LES FONDEMENTS BIBLIQUES DU PÉCHÉ ORIGINEL

 

 

Introduction

 

Les expressions “péché originel” et “péché des origines” n'apparaissent pas la sainte Écriture. Toutefois, deux textes principalement ont servi de base à l'élaboration de la doctrine du péché originel et de ses conséquences : Gn 3 et Rm 5, 12-21.

 

Commentaire de Gn 3 [1]

 

Ce texte veut rendre compte du mal qui sévit à travers l'histoire jusqu'à nos jours en le reliant à un péché commis aux origines du monde et de l'humanité. Il montre, sans l'expliquer, que le mal a précédé l'homme dans une créature symbolisée ici par le serpent. Un tel texte dit d’abord ce qu’est le péché : une inattention à la Parole de Dieu et une quête de toute-puissance . C'est pourquoi Jésus invitera à veiller et prier (Mt 26,41).

 

Le serpent présente de Dieu une vision négative, oppressive et menteuse. Il élargit les interdits divins. Le discours sur Dieu est perverti. La femme, qui croit rétablir la vérité, est en fait prise dans la spirale de l’élargissement (rajoute le toucher de l’arbre).

 

1 Le serpent était rusé plus que toute bête des champs que Yahvé Dieu avait faite.
Il dit à la femme : “Est-ce que vraiment Dieu a dit :
Vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin ?”

 

Une créature à l'intelligence subtile et perverse, le serpent, dont la véritable identité ne sera dévoilée que par d'autres livres de l'Écriture (Sg 2,24 ; Jn 8,44 ; 1 Jn 3,8 ; Ap 12,9 ; 20,2), vient troubler l'harmonie et l'innocence du couple originel dont parlait Gn 2,25. Le mal a précédé l'homme et la femme. Face à ceux qui sont nus ('aroumim) se présente celui qui est rusé ('aroum[2]).

 

La question du serpent est insidieuse[3]. Elle falsifie la Parole de Dieu. Elle reprend, en le déformant, le commandement de Dieu (cf. Gn 2,16-17) et est adressée à la femme qui n'a pas reçu ce commandement directement de Dieu mais à travers l'homme. Sa forme négative est la marque de celui qui a dit “non”.

 

2 La femme dit au serpent : “Du fruit des arbres du jardin nous mangerons.
3
Mais du fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit :
Vous n'en mangerez pas et vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez.”

 

À la question déjà mensongère du serpent, la femme cherche à répondre en vérité, mais elle se trompe en confondant l'arbre de vie dont Gn 2,9 nous disait qu'il se trouve au milieu du jardin et l'arbre de la connaissance du bien et du mal dont la localisation n'avait pas été précisée. De plus, elle ajoute un « vous n'y toucherez pas » que Dieu n'avait pas prononcé. Bref, elle oublie la Parole de Dieu. On comprend dès lors les appels répétés de l'Écriture à garder les commandements, à ne pas les oublier et à les méditer (cf. par ex. Dt 6,4-9). Leur connaissance approximative conduit à une fausse conception de Dieu et est une porte ouverte « à tout vent de doctrine » (Éph 4,14).

 

4 Le serpent dit à la femme : “Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
5
Mais Dieu sait bien qu'au jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront
et vous serez comme Dieu, connaissant bien et mal.”

 

Voilà la fausse doctrine qui fait son entrée, présente subtilement le Seigneur comme un Dieu mensonger et jaloux de ses privilèges, et instille, dans le cœur de la femme, le désir orgueilleux de la toute-puissance pour elle et l'homme, le désir de la totale indépendance vis-à-vis du Créateur en devenant eux-mêmes la norme du bien et du mal. Le Dieu bon apparaît ainsi comme un rival de l'humanité, et non plus comme son gardien.

 

6 La femme vit que l'arbre était bon à manger, qu'il était une séduction pour les yeux,
et que l'arbre était désirable pour acquérir l'intelligence.
Elle prit de son fruit et mangea,
elle en donna aussi à son homme (ich), qui était avec elle, et il mangea.

 

La tentation ne passe pas seulement par les oreilles, mais aussi par les yeux. La femme y succombe, transgresse donc le commandement divin, et entraîne l'homme, complètement passif, dans sa chute. Celle qui devait être une aide, un soutien, devient une occasion de scandale dont les conséquences seront désastreuses... Le verbe sakal, traduit ici par « acquérir l'intelligence », signifie également « réussir ». En Dt 29,8, il sera utilisé dans le cadre d'un commandement fait au peuple d'Israël à rester fidèle à l'alliance pour vivre heureux : « Gardez les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique afin de réussir dans toutes vos entreprises ».

 

7 Alors s'ouvrirent leurs yeux à tous deux et ils surent qu'ils étaient nus ;
et ils cousirent [des feuilles de] figuier et se firent des pagnes.

 

Comme le serpent l'avait annoncé, les yeux de l'homme et de la femme s'ouvrent, mais non sur un état supérieur de leur être. La prise de conscience de leur nudité symbolise au contraire l'état de déchéance qui suit leur faute et le retour égoïste sur eux-mêmes. L'harmonie qui régnait entre eux vient d'être blessée et, par la fabrication de pagnes, ils se cachent l'un à l'autre. Leur relation perd sa transparence. Le terme tehénah, « figuier », peut aussi se traduire par « excuse ». L'homme et sa femme se font donc en quelque sorte un pagne d'excuses, et c'est bien ce qui va apparaître dans le dialogue avec Dieu où aucun n'exprimera de repentir mais accusera soit la femme, soit le serpent, et même Dieu en dernière analyse.

 

8 Ils entendirent le bruit [des pas] de Yahvé Dieu
qui se promenait dans le jardin à la brise du jour,
et l'homme (adam) et sa femme se tinrent cachés de la face de Yahvé Dieu,
parmi les arbres du jardin.

 

Autre signe de la brisure relationnelle qu'entraîne le péché : l'homme et sa femme ont peur de Dieu. Ils se savent coupables et au lieu de venir demander pardon ils se cachent.

 

9 Yahvé Dieu appela l'homme (adam) et lui dit : “Où es-tu ?”
10
Il dit : “J'ai entendu le bruit [de tes pas] dans le jardin
et j'ai eu de la crainte parce que je suis nu et je me suis caché.”

 

Le verset 9 est sans aucun doute le plus émouvant de tout ce chapitre 3. Il révèle la bonté de Dieu qui aime sa créature et donc la cherche. Dans sa réponse à la question divine, l'homme fait preuve de vérité sur lui-même. Mais il n'ira pas jusqu'au repentir, malgré les deux nouvelles questions de Dieu pour l'aider dans ce sens.

 

11 Il dit : “Qui t'a appris que tu étais nu ?
As-tu mangé de l'arbre dont je t'avais commandé de ne pas manger ?”
12
L'homme (adam) dit : “La femme que tu as donnée [pour être] avec moi,
c'est elle qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé !”

 

Pas une seule réponse aux deux questions, seulement une accusation contre la femme, et même un reproche indirect adressé à Dieu : « la femme que tu m'as donnée ».

 

13 Yahvé Dieu dit à la femme : “Qu'as-tu fait là ?”
La femme dit : “Le serpent m'a dupée, et j'ai mangé.”

 

Une chance d'avouer sa faute et de se repentir est maintenant donnée à la femme. Mais, comme l'homme, elle avoue sans se repentir et ne fait que reconnaître la responsabilité – réelle – d'un autre, en l'occurrence celle du serpent, et non la sienne propre.

 

14 Yahvé Dieu dit au serpent : “Parce que tu as fait cela,
maudit sois-tu parmi tout le bétail et toute bête des champs !
Sur ton ventre tu marcheras et poussière tu mangeras tous les jours de ta vie.
15
Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance.
Celle-ci te frappera à la tête et toi tu la frapperas au talon.”

 

L'énoncé des sentences divines suit l'ordre inverse de la tentation. Le serpent, que Dieu n'interroge pas car il n'y a chez lui aucun espoir de repentir, non seulement est le premier puni, mais il est frappé de malédiction, ce qui ne sera pas le cas pour la femme et l'homme. Ici s'origine la lutte déclarée entre le diable avec ses suppôts et le genre humain issu d'Ève (cf. Eph 6,12 ; Ap 12).

 

16 À la femme, il dit : “Je multiplierai grandement ta peine et tes grossesses,
dans la peine tu enfanteras des fils ;
Ta convoitise [te poussera] vers ton homme (ich) et lui dominera/présidera sur toi.”

 

Souffrances physiques dans l'enfantement, passions déréglées, et domination de son mari à son égard, telles sont les conséquences de sa faute pour la femme. Elles ne lui sont pas imposées de l'extérieur, mais découlent de son acte même. « Son désir (cf. Gn 4,7 ; Ct 7,11) invincible, malgré la peine des maternités, la ramènera toujours vers son mari, elle en subira la puissance et la loi ; elle sera sa servante et non plus “l'aide semblable à lui.”[4]»

 

17 Et à l'homme (adam), il dit : “Parce que tu as écouté la voix de ta femme
et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais commandé de ne pas manger,
maudit soit le sol (adamah) à cause de toi !
Dans la peine tu en mangeras [le produit] tous les jours de ta vie.
18
Il fera pousser pour toi l'épine et le chardon, et tu mangeras l'herbe des champs.
19
À la sueur de ton visage tu mangeras du pain,
jusqu'à ce que tu retournes au sol, car de lui tu as été pris.
Car poussière tu es et à la poussière tu retourneras.”

 

L'homme ayant écouté une autre voix que celle de son Créateur s'est lui aussi puni. Mais, c'est le sol et non sa personne qui est maudit du fait de son acte. Comme avec Dieu, et entre l'homme et la femme, l'harmonie entre l'homme et la nature est blessée. Le travail devient pénible et il faudra même travailler pour se nourrir (cf. Gn 2,16). Finalement l'homme connaîtra le mal de la mort.

 

20 L'homme (adam) appela sa femme du nom d'Ève, parce qu'elle fut la mère de tout vivant.
21
Yahvé Dieu fit pour l'homme (adam) et pour sa femme des tuniques de peau et les en vêtit.

 

Le nom « Ève », en hébreu havah, est ici, selon l'étymologie populaire, rattaché au verbe « vivre », hayah. Les LXX ont donné à la femme le nom de « Zoé », la vie.

 

La bonté divine ne cesse pas à l'égard de l'humanité malgré son péché. Le don du vêtement en est le signe. Devenus fragiles et mortels, l'homme et la femme bénéficient de la sollicitude de Dieu. Notez la délicatesse de Celui-ci qui les vêt lui-même.

 

22 Yahvé Dieu dit : “Voilà que l'homme (adam) est devenu comme l'un de nous,
pour connaître le bien et le mal !
Et maintenant il ne faudrait pas qu'il étende sa main, ne prenne aussi de l'arbre de vie,
n'en mange et ne vive à jamais !”

 

Ainsi que le diable l'avait annoncé, l'homme et sa femme sont devenus comme Dieu, mais d'une façon bien différente de ce qu'ils pensaient. Ils ne sont pas en effet devenus égaux à Dieu, ils se sont faits égaux à Dieu, décidant par eux-mêmes du bien et du mal. Le « nous » employé par le Seigneur dans l'expression « comme l'un de nous », s'il est probablement un pluriel de délibération, prépare néanmoins la révélation de la Trinité (cf. Gn 1,26).

 

Pourquoi le Seigneur ne veut-Il pas que l'homme prenne de l'arbre de vie et vive à jamais ? Le texte ne le dit pas. S. Irénée avance une explication d'une grande beauté nous montrant un Dieu plein de miséricorde :

 

Non que [Dieu] lui refusât par jalousie cet arbre de vie, comme d'aucuns ont l'audace de le dire, mais Il le fit par pitié, pour que l'homme ne demeurât pas à jamais transgressant, que le péché qui était en lui ne fût pas immortel et que le mal ne fût pas sans fin ni incurable. Il arrêta ainsi la transgression de l'homme, interposant la mort et faisant cesser le péché, lui assignant un terme par la dissolution de la chair qui se ferait dans la terre, afin que l'homme, cessant enfin de vivre au péché et mourant à ce péché, commençât à vivre pour Dieu. AH III,23,6

 

23 Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Éden pour cultiver le sol d'où il avait été pris.
24 Il chassa l'homme (adam) et posta à l'orient du jardin d'Éden les chérubins
et la flamme du glaive tournoyant pour garder le chemin de l'arbre de vie.

 

L'homme doit quitter le jardin qui symbolisait son intimité avec Dieu. À l'entrée d'Éden, Celui-ci place des êtres mystérieux dont les premiers chapitres de la Genèse n'avaient pas fait mention : les chérubins en qui la Tradition verra des anges. La « flamme du glaive tournoyant », sorte d'éclair, a ici la même fonction qu'eux. C'est le commencement d'un long exil.

 

Sur la base de ce chapitre 3 de la Genèse, la Bible en de nombreux passages va montrer une véritable invasion du péché dans le monde (cf. par exemple Gn 4,3-15 ; 6,5.12). Seul « l'Agneau de Dieu » qui, précisément, « enlève le péché du monde » (Jn 1,29), pourra la stopper. « Adam cédant à l'appétit d'être comme Elohim s'est emparé de cette égalité comme d'une proie, a désobéi, est mort. [...] Jésus “étant de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu” et fut “obéissant, jusqu'à la mort” (cf. Ph 2,6-11). La main de Jésus, parce qu'elle retourne dans un geste inverse le geste d'Adam, révèle le geste de Dieu et l'essence de son être-Dieu, qui est le don[5]. »


Commentaire de Rm 5,12-21 [6]

 

La doctrine complète du péché originel ne se trouve explicitement révélée que chez S. Paul. Elle apparaît surtout en Rm 5,12-21 où l'Apôtre établit un parallèle entre Adam, source de corruption et de mort pour l'humanité, et le Christ, nouvel Adam, source de vie et de sainteté. S. Paul met ainsi en lumière la cause de l'universalité du mal, et le “remède” universel.

 

Le contexte

 

En Rm 5,1-11, S. Paul rappelle le fait consolant de la réconciliation avec Dieu méritée par le Christ, et du don de l'Esprit Saint répandu dans le cœur des croyants. Cette œuvre de réconciliation et de justification, il va la magnifier en la rapprochant de la faute d'Adam. Son texte a d'abord une visée christologique : louer la puissance universelle de la rédemption.

 

Analyse de Rm 5,12-21

 

C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (qu') ainsi la mort a passé à tous les hommes, parce que tous ont péché,... (v. 12)

 

S. Paul commence par fixer les yeux sur Adam. L'universalité du péché comme de la mort lui est rapportée. Ève n'est pas ici mentionnée comme en 2 Co 11,3 où il écrit « qu'elle fut séduite par l'astuce du serpent », et en 1 Tm 2,14 où elle est dite être « tombée dans la transgression ». Cette omission est destinée à mieux mettre en opposition Adam pécheur et le Christ rédempteur, le père de l'humanité déchue et le père de l'humanité nouvelle.

 

Par la phrase « le péché est entré dans le monde », l'Apôtre n'entend pas le péché personnel d'Adam, qu'il qualifie de « désobéissance », de « faute » (v. 14) ou de « transgression » (v. 15-20), mais le péché en quelque sorte personnifié, l'état de péché qui atteint tout homme. Il ajoute ce que Gn 3 révélait déjà, à savoir que la faute d'Adam et cet état de péché ont pour conséquence la mort. Celle-ci est le salaire du péché (cf. Rm 6,23).

 

La fin du verset est de traduction et d'interprétation plus difficiles. S. Augustin lisait : « De même que par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et ainsi il (le péché) est passé dans tous les hommes par celui en qui tous ont péché in quo omnes peccaverunt... », et comprenait donc que tous avaient péché en Adam. Le concile de Trente citera deux fois ce in quo omnes peccaverunt pour fonder son enseignement sur le péché originel (Session V, 17 juin 1546). Philologiquement, cette version latine du texte grec n'est pas soutenable.

 

Aujourd'hui, le grec ἐφ᾽ ᾧ est rendu par la conjonction : « parce que ». « Toutefois, écrit Jean-Paul II, ces manières différentes d'interpréter l'expression ἐφ᾽ ᾧ ne changent en rien la vérité fondamentale contenue dans le texte de S. Paul, c'est-à-dire que le péché d'Adam (des premiers parents) a eu des conséquences pour tous les hommes[7]. » À ne s'en tenir cependant qu'au verset 12, l'on pourrait penser que l'universalité de la mort s'explique par l'universalité des péchés personnels. Mais cette exégèse s'oppose à la suite du texte (v. 13-14). Tous les hommes meurent, non à cause de leurs péchés, mais à cause de la faute d'Adam dont ils partagent la culpabilité. Du fait d'Adam, tous sont pécheurs : « Par la désobéissance d'un seul homme, la multitude a été constituée pécheresse » (Rm 5,19). Tous les hommes sont solidaires de Adam pécheur. Toutefois, S. Paul ne développe pas le mode de cette solidarité. D'ailleurs, emporté par ses idées, il n'ajoutera le second élément de la comparaison qu'au v. 18 : « De même par l'œuvre de justice d'un seul c'est pour tous les hommes la justification qui donne la vie ». Au règne du péché pour la mort a succédé le règne de la grâce pour la vie éternelle (v. 21).

 

S. Paul dans ce texte enseigne explicitement que le règne du péché et de la mort remonte à une cause historique unique : la désobéissance d'Adam. L'universalité du péché vient de ce que le péché d'Adam est mystérieusement le péché de tous. Même après le Baptême demeure une inclination au mal contre laquelle le chrétien doit lutter jusqu'à la mort avec le secours du Saint-Esprit, comme le montre les chapitres 7 et 8 de cette même lettre aux Romains.

 

Conclusion

 

La fonction centrale de la doctrine du péché originel est de rendre compte de l'origine du mal, de la souffrance et de la mort. On doit toutefois se rappeler que le mal a précédé l'homme chez les anges. Si Adam et Ève sont responsables de la déchéance de la nature humaine, ils sont aussi des victimes.

 

En dernière analyse, cette faute permise par Dieu donne à voir combien Dieu aime l'homme qu'Il a créé, puisque pour le sauver il a envoyé son Fils unique (cf. Jn 3,17). La doctrine du péché originel ne doit pas susciter l’angoisse car elle est dévoilée en même temps que la réalité du salut en Jésus-Christ Sauveur : « Gardez courage, j'ai vaincu le monde » (Jn 16,33).


[1] Récit repris seulement 2 fois dans l'Ancien Testament : Si 25,24 et Sg 2,24. Dans le Nouveau Testament : peut-être une allusion en Jn 8,44. C’est surtout Paul qui le reprend souvent car il est sensible à la solidarité en Christ et opère une remontée jusqu’en Adam. C’est la christologie qui suscite l’adamologie.

[2] Les autres occurrences de ce terme ne se trouvent que dans les livres sapientiaux de Job et des Proverbes : Jb 5,12 ; 15,5 ; Prov 12,16.23 ; 13,16 ; 14,8.15.18 ; 22,3 ; 27,1.

[3] La BOT traduit : « Vous ne mangerez d'aucun arbre du jardin ? ».

[4] BOT, p. 41, note 16.

[5] Beauchamp P., « L'homme, la femme et le serpent », dans L'un et l'autre Testament, Seuil, Paris, 1990, p. 118.

[6] Cf. Lyonnet S., Les étapes du mystère du salut selon l'épître aux Romains, Cerf, l969, p. 94-99.

[7] Catéchèse sur le Credo II, 24 septembre 1986, Cerf, 1988, p. 215.