COMMENTAIRE DU PSAUME 30


Introduction

 

Chant de reconnaissance d'un fidèle que Dieu a délivré d'un mal mortel suite à une émouvante supplication. Les ennemis ici n'ont le rôle que de spectateurs. Le mal vient d'une maladie sans espoir. Ce n'est pas un psaume de persécuté. Il se présente comme un ex-voto devant, pour la gloire du Seigneur, perpétuer le souvenir parmi les hommes d'une guérison obtenue. Le psalmiste chante sa guérison avant de décrire son épreuve.

 

Ce psaume devint pour les israélites le chant rituel d'action de grâces pour le recouvrement de la santé. La liturgie du second Temple, l'entendant d'Israël, en fit l'hymne commémoratif des différents relèvements dont Dieu fit bénéficier son peuple après les grandes épreuves nationales. En ce sens, ce psaume se trouvait assigné à la solennisation de la dédicace du Temple (Esd 5 et 6).

 

  1. v. 1 à 2 : Prologue

  2. v. 3 à 12 : Ex-voto

  3. v. 13 : Épilogue

 

Les thèmes de ce psaume :

 

  • Sens providentiel des épreuves

  • Gravité du péché de présomption

  • Pardon accordé au péché humblement confessé

  • Efficacité de la prière du pauvre

  • Devoir de la reconnaissance

 

Commentaire

 

1 Psaume.
Cantique pour la dédicace de la Maison.
De David.

 

2 Je t'exalte, Seigneur, qui m'as relevé,
tu n'as pas fait rire de moi mes ennemis.

 

Le Seigneur a tiré le psalmiste de la mort et n'a pas donné à ses ennemis la satisfaction de le voir périr. Le psaume s'ouvre par un chant de reconnaissance.

 

3 Seigneur (mon Dieu), vers toi j'ai crié, tu m'as guéri [toi, ô mon Dieu].
4
Seigneur, tu as tiré mon âme du Shéol,
me ranimant d'entre ceux qui descendent à la fosse.

 

Voici maintenant exprimé le motif de son action de grâce : la guérison merveilleuse d'une maladie mortelle. Le Shéol était considéré comme un puits immense et obscur. La guérison apparaît donc comme une remontée.

 

5 Jouez pour le Seigneur, ceux qui l'aiment,
louez sa mémoire de sainteté.
6
Sa colère est d'un instant, sa faveur pour la vie;
au soir la visite des larmes, au matin les cris de joie.

 

Le psalmiste invite les fidèles du Seigneur à s'unir à sa louange. Le Seigneur a magnifié son Nom de mémorable façon. Dieu ne veut d'épreuve que de courte durée, tandis qu'il exerce sa bienveillance de façon permanente. La guérison se présente comme un effet de la bonté divine.

7 Moi, j'ai/avais dit dans mon bonheur/plein d'assurance :
« Rien à jamais ne m'ébranlera ! »
8
Seigneur, ta faveur m'a fixé sur de fortes montagnes /
[m'avait comblé de puissance et de gloire] ;
tu caches/as caché ta face, je suis/fus bouleversé.

 

Le psalmiste tirait gloire de sa condition privilégiée. Il risquait d'oublier à qui il la devait. Il se croyait confirmé en état de perpétuelle félicité et sécurité. Mais Dieu a suspendu ses faveurs. Il permet l'épreuve en punition des manquements de ses fidèles et pour leur amendement.

 

9 Vers toi, Seigneur, j'appelle/j'ai crié,
à mon Dieu je demande/ai demandé pitié :
10
« Que gagnes-tu à mon sang, à ma descente en la tombe ?
Te loue-t-elle, la poussière, annonce-t-elle ta vérité ? »

 

La pédagogie divine a atteint son but. Le psalmiste a immédiatement compris la leçon. Il a repris conscience en cette épreuve de ce qu'il était par lui-même. Il a appris que l'amitié avec Dieu était une grâce vivante et mouvante.

 

11 Écoute, Seigneur, pitié pour moi !
[Le Seigneur entendit et eut pitié]
Seigneur, sois mon secours !
[Le Seigneur est venu à mon aide]
12
Pour moi tu as changé le deuil en une danse,
tu dénouas mon sac/silice et me ceignis d'allégresse ;

 

Louange au Seigneur miséricordieux qui sauve. Joie, cri de triomphe, qui traduit de façon imagée le changement radical survenu dans l'état du malade.

 

13 aussi mon cœur te chantera sans plus se taire,
Seigneur mon Dieu, je te louerai à jamais.

 

La reconnaissance du psalmiste se perpétuera comme il le voulait au verset 10b.