COMMENTAIRE SUR LE PSAUME 7

 
Psaume qui en appelle à la justice rétributive de Dieu. Le jugement appartient à Dieu (cf. Rm 12, 19-21).

1 Lamentation de David, qu'il chanta au Seigneur en raison de Kush le Benjaminite.

 

On peut se reporter à 1 S 24, 13 ; 26, 10-11 pour mieux comprendre de quoi il s'agit historiquement.

 

2 Seigneur mon Dieu, en toi j'ai confiance ;
sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi,
3 afin qu'ils ne m'emportent comme un lion
déchirant ma gorge,
tandis qu'il n'est personne pour me sauver.

 

À la merci d'ennemis implacables, un juste implore le secours divin. Appel au Seigneur donc pour une rétribution temporelle.

 

4 Seigneur mon Dieu, si j'ai fait cela :
s'il est de l'iniquité sur mes mains ;
5
si j'ai rendu le mal à celui qui m'en faisait ;
et si j'ai spolié mon ennemi le renvoyant sans rien,

 

Allusion probable aux protestations de David, accusé par Saül de chercher à le faire mourir (1 S 24, 10). Les accusations énoncées sont peut-être celles que l'on porte contre le psalmiste.

 

6 que l'ennemi me persécute et me saisisse à la gorge ;
qu'il foule au sol ma vie
et jette ma gloire à la poussière !

 

Sûr de son innocence, le psalmiste prononce des imprécations contre lui-même pour rappeler à Dieu qu'Il se doit d'agir puisqu'il n'est pas de fraude dans son fidèle.

 

7 Lève-toi, Seigneur, en ta colère,
dresse-toi contre l'indignation de mes ennemis,
et dresse-toi, mon Dieu, pour le Jugement que tu as ordonné.

 

Appel au Dieu du Jugement pour une rétribution eschatologique, universelle et solennelle qui seule, semble-t-il, mettra fin au règne des méchants.

8 L'assemblée des peuples t'entourera ;
reprends place au-dessus d'elle :
9 Le Seigneur juge les peuples.

 

Tribunal de la fin des temps. Qu'enfin la justice éclate !

 

Juge-moi, Seigneur, selon ta justice
et selon l'innocence qui est en moi
.
10 Que soit consumée la méchanceté des pécheurs !
Confirme le juste,
Dieu juste qui scrute les reins et les coeurs !

 

Cette ère de justice s'ouvrira au bénéfice du psalmiste comme de tous les justes. Affirmation d'innocence qui atteste l'exclusion de l'enracinement dans le mal et non l'exemption de fautes passagères. Dieu juge en pleine équité (Jr 11, 20).

 

11 Mon aide est auprès de Dieu,
qui sauve les coeurs droits.
12 Dieu, juste Juge,
fort, chaque jour menaçant.
13 Pour qui ne se reprend, il aiguise son épée,
tend son arc et le tient prêt.

 

Sentences sapientielles où n'apparaît pas le nom divin de “Seigneur”. Les effets de la juste colère divine, avant de se condenser en une condamnation irrévocable et afin de la faire éviter, se répartissent en une infinité de châtiments temporaires qui sont des avertissements salutaires. L'idée est celle du Ps 2 : Dieu est ami des justes et terrible aux impies.


14 [l'impie] s'est préparé des engins de mort,
et a fait de ses flèches des brandons.
15 Voici qu'il a enfanté l'injustice,
conçut la douleur et mis au monde l'iniquité ;
16 il a ouvert une fosse, il l'a creusée
et il est tombé dans la fosse qu'il avait faite.
17 Que la douleur retombe sur sa tête,
et que son iniquité descende sur son crâne !

 

Les menées de l'adversaire font faire de lui la première victime et finalement peut-être la seule. Nous avons ici une suite d'images exprimant cette idée : Le chemin du méchant se perd (Ps 1) ; L'ennemi n'accouchera d'aucun de ses projets pervers (métaphore de l'avortement : classique dans la Bible [Ps 58, 9]) ; Le mal qui détruira l'impie viendra non de Dieu, mais de l'impie lui-même. Selon le livre de la Sagesse : « On est puni par où l'on a péché » (Sg 11, 16).

 

17 Je rendrai grâce au Seigneur selon sa justice
et je chanterai le Nom du Seigneur, le Très-Haut.